Suite de l'article publié précédemment ici.
Nous évoquions dans la première partie deux approches gustatives du Thé. L'une émotionnelle et sensitive, la seconde plutôt descriptive. Comme les précédents commentaires ou de nombreux articles de blogs le montrent, les amateurs de dégustation analytique sont nombreux. La motivation étant souvent de pouvoir présenter différents thés de manière rationnelle. Que ce soit pour d'autres personnes (amis, lecteurs, clients de boutiques de thés) ou pour soi-même.
A de rares exceptions près, et même en étant profondément conscient de ce que je bois, une description précise et exhaustive n'est jamais pour moi la finalité d'une tasse de thé. Un goût, une saveur, une odeur pourra s'imposer d'elle-même mais je ne cherche que très rarement à identifier à priori ces sensations.
Les exceptions à ce relâchement sont, dans mon cas, à ranger dans la catégorie des dégustations d'ordre plus professionnel (comparaison et sélection de nouvelles récoltes, de nouveaux fournisseurs,...).
Dans ce cadre et puisqu'il est alors nécessaire d'établir des critères de choix communs à plusieurs personnes, une analyse poussée de ces différents paramètres et l'existence d'un vocabulaire précis et complet aura alors effectivement un grand intérêt. Cependant, pour moi, l'acte de boire le thé n'est alors plus à ranger dans un Art du Thé mais bien dans une activité commerçante (dans le sens de : par et pour un commerçant).
A l'inverse, on rencontre de plus en plus de vendeurs de thés (en boutique ou en ligne) pour lesquels ce langage, cette approche semble être le but ultime auquel devrait aspirer tout amateur un tant soit peu sérieux de thé. Loin de la simplicité du partage d'une simple tasse, il faudrait selon ces prosélytes suivre un enseignement dans une "Ecole du thé", apprendre des tables d'infusion règlementaires et acquérir l'indispensable vocabulaire de l'expert-dégustateur (emprunté à la fois aux œnologues et aux nez de parfumerie).
Cette tendance est particulièrement forte en France. Véhiculée par des "Maîtres" et autres "Chercheurs" de thés autoproclamés, cette vision étriquée du monde du Thé me parait bien plus un moyen d'adapter commercialement le thé à un consommateur français -voire parisien- que de transmettre l'ensemble de valeurs et de bienfaits qui entourent l'Art du Thé.
Je comprends tout à fait qu'on ne partage pas ma passion profonde (et un peu exacerbée) du Thé et des cultures asiatiques mais, pour moi, vouloir limiter le thé aux seuls critères d'odeurs et de saveurs et en oublier tout le reste m'attriste profondément!
Dans ce cadre et puisqu'il est alors nécessaire d'établir des critères de choix communs à plusieurs personnes, une analyse poussée de ces différents paramètres et l'existence d'un vocabulaire précis et complet aura alors effectivement un grand intérêt. Cependant, pour moi, l'acte de boire le thé n'est alors plus à ranger dans un Art du Thé mais bien dans une activité commerçante (dans le sens de : par et pour un commerçant).
A l'inverse, on rencontre de plus en plus de vendeurs de thés (en boutique ou en ligne) pour lesquels ce langage, cette approche semble être le but ultime auquel devrait aspirer tout amateur un tant soit peu sérieux de thé. Loin de la simplicité du partage d'une simple tasse, il faudrait selon ces prosélytes suivre un enseignement dans une "Ecole du thé", apprendre des tables d'infusion règlementaires et acquérir l'indispensable vocabulaire de l'expert-dégustateur (emprunté à la fois aux œnologues et aux nez de parfumerie).
Cette tendance est particulièrement forte en France. Véhiculée par des "Maîtres" et autres "Chercheurs" de thés autoproclamés, cette vision étriquée du monde du Thé me parait bien plus un moyen d'adapter commercialement le thé à un consommateur français -voire parisien- que de transmettre l'ensemble de valeurs et de bienfaits qui entourent l'Art du Thé.
Je comprends tout à fait qu'on ne partage pas ma passion profonde (et un peu exacerbée) du Thé et des cultures asiatiques mais, pour moi, vouloir limiter le thé aux seuls critères d'odeurs et de saveurs et en oublier tout le reste m'attriste profondément!
Allez, une petite tasse de thé relaxante s'impose...
... avant la suite de cet article dans "Et si l'essentiel était ailleurs? (3)".
En essayant de ne pas attendre plusieurs mois pour le nouvel opus!
2 commentaires:
Je suis bien d'accord, et pour moi, cette tendance semble complètement hors sujet. Que les revendeurs décrivent un thé en quelques mots parait tout à fait logique pour donner une idée du parfum, du goût. Mais partir dans des circonvolutions descriptives reste un exercice très réducteur pour le thé. Enfin, encore un sujet qui prête à la discussion !
A mon humble avis, l'essentiel est bel et bien ailleurs...
Effectivement, je pense qu'on est héritier en France de la culture du vin et que dès que quelque chose touche au domaine du goût, on emploie machinalement le vocabulaire associé. Cela dit, tu as tout à fait raison, et tes photos illustrent très bien cette dimension du thé qui ne peut transparaitre dans une retranscription purement organoleptique. Après tout, il y a des thés qui ne brillent pas particulièrement par leur goût mais qui touchent, et vice et versa.
Le problème est que le vocabulaire pour retranscrire un plaisir sensitif est plus difficile à maitriser. Ça demande quelque part des talents de poète, une maitrise de langue bien plus fine. Philippe y arrivait avec brio, grâce à des analogies au monde des arts, notamment de la musique. Mais ce n'est pas donné à tout le monde.
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